Tamedia lance un nouveau magazine féminin
La marque 20 minutes Friday ayant bien pris racine en ligne, Tamedia a décidé de la décliner sur du papier glacé dès la fin février en Suisse romande. L’occasion de repenser l’édition hebdomadaire alémanique et de la transformer en un magazine national à destination de toutes les jeunes femmes Millennials de ce pays.
Le magazine 20 minutes Friday paraîtra désormais 10 fois l’an en Suisse romande et en Suisse alémanique. Une nouveauté pour les internautes francophones qui, depuis 2015, connaissaient principalement cette marque en ligne, contrairement à la Suisse alémanique où le lancement du site Friday-magazine.ch, en automne 2014 s’est rapidement accompagné d’une édition hebdomadaire en papier journal. En guise de test, les Romands n’ont pu tenir ce titre en mains que par trois fois : fin 2016, au printemps et en décembre 2017. Cette différence de traitement s’explique non par la taille du marché mais par la forte concurrence que les gratuits se sont menés ces dernières années Outre-Sarine. Différenciation oblige, le positionnement de la marque « Friday » a principalement été axé autour de la cible des jeunes femmes urbaines en quête de conseils et d’offres promotionnelles à la veille du week-end. Un créneau idéal pour les annonceurs.
Mais avec l’évolution de la consommation du titre 20Minuten qui devient de plus en plus mobile, l’avenir de cette version « print » pouvait se poser, comme celle de la viabilité publicitaire d’une édition hebdomadaire. La solution devait par conséquent passer par une formule nationale, une solution confortée non seulement par les tests-lecteurs en Suisse romande, qui s’étaient révélés concluants, mais également par les marques toujours à la recherche de nouveaux supports. D’autant que ces 10 éditions bénéficieront d’un tirage important de 180’000 exemplaires (150’000 en allemand et 30’000 en français), des magazines gratuits distribués à la criée dans les principales gares suisses. L’audience est donc assurée !
Un féminin qui s’adresse aux jeunes connectées
Une large diffusion ne saurait toutefois suffire, le contenu est plus que jamais la clé de tout succès. Par conséquent, le blog comme le magazine ne vont plus uniquement se centrer sur la mode, la beauté, le life style ou les peoples. « Nous allons nous ouvrir à des thématiques plus sociétales comme la santé, l’évolution de carrière, la politique, explique Emmanuel Coissy, responsable de cette publication en Suisse romande. Nos lectrices ne sont pas que des consommatrices. On ne saurait les définir uniquement par leur âge ou leur revenu. » Et pour intéresser cette femme de la génération Millenials, tous les détails ont été soignés : « Pas question d’avoir un magazine par région linguistique, les préoccupations des jeunes sont désormais identiques. Raison pour laquelle les sujets et les articles seront les mêmes dans les deux éditions. Et pour renforcer l’effet de proximité, nos journalistes ne resteront pas en retrait comme dans le titre 20 minutes/20 Minuten. Ici, elles n’hésiteront pas à donner leur point de vue et à tutoyer les personnes interviewées. Nous voulons que nos lectrices sentent que nous adressons à elles comme à des copines. »
Une modernité de ton qui devait se refléter également dans la mise en pages. « La maquette a été rafraichie, notamment grâce avec notre code couleur aubergine et clémentine. Une nouvelle police de caractères accompagnera notre signalétique et titraille qui va rester en majuscule. » Se réapproprier les codes de la presse magazine lorsque l’on vient du web, voilà un défi passionnant pour Emmanuel Coissy qui a professionnellement fait la démarche inverse. « Opposer les médias n’a plus de sens. Ce qui compte, c’est comprendre l’expérience du lecteur, suivre son parcours et lui proposer du contenu qui correspond au support et à ses attentes. Ce n’est plus au lecteur de faire l’effort, le public veut du sur mesure. Ce n’est qu’ainsi que l’on fidélisera nos audiences. »