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Up to you : « Etre pointu en réseaux :sociaux demande de s’y consacrer à plein temps »

Depuis bientôt 5 ans, l’agence fribourgeoise Up to you s’impose comme spécialiste des réseaux sociaux dans le marché romand de la communication. Facebook, Twitter ou Snapchat n’ont plus aucun secret pour Ludovic Chenaux. Portrait de l’agence du jeune CEO de 29 ans, qui profite de l’occasion pour distiller çà et là conseils et pratiques à adopter pour survivre dans la jungle des réseaux sociaux.

« A nos débuts, il était difficile de vendre des stratégies Facebook auprès des entreprises. Deux ans plus tard, les mêmes personnes revenaient vers nous afin de se faire conseiller. » En effet, les réseaux sociaux sont une affaire de jeunes. Difficile alors d’en mesurer la portée lorsque l’on est un entrepreneur dont l’institution tourne depuis plusieurs années. D’autant plus quand la rumeur prétend que le plus fameux d’entre eux n’est un lieu qui ne sert qu’à jouer et qu’il profite d’un effet de mode déjà en train de s’essouffler. Ludovic Chenaux avait quant à lui bien compris, dès décembre 2012, qu’il n’en était rien et qu’un service de conseil et de stratégies en réseaux sociaux aurait toute sa place dans le monde de la communication : « Facebook commence à devenir un reflex chez les CEO et touche tous les secteurs. Il est devenu incontournable pour toutes les marques, du moins en Suisse romande. » Oui, les réseaux sociaux sont une affaire de jeunes, mais ils sont aujourd’hui fréquentés par l’ensemble de la population. Sa présence sur l’un d’entre eux est donc devenue inéluctable.

Complémentaire des agences existantes
Cette ascension folle des médias sociaux, Up to you en a profité pour grandir au même rythme. Passée d’un à quatre collaborateurs en l’espace de cinq ans, l’agence se concentre principalement sur les réseaux sociaux, « autant pour les petites que pour les grandes entreprises, avec des stratégies sur-mesure », explique le fondateur, ravi de la diversité de ses mandats. « Proposer un service réellement pointu sur les réseaux sociaux demande de s’y consacrer à plein temps. Notre objectif est d’offrir un service complémentaire aux agences existantes, en apportant notre soutien exclusivement sur les réseaux sociaux, dans le cadre de stratégies plus globales. » Ces services, Ludovic Chenaux et son équipe les proposent aujourd’hui à des entreprises issues de multiples secteurs, de la pharmaceutique au e-commerce en passant par l’industrie ou la construction ; mais ils travaillent aussi pour des acteurs plus importants comme l’Etat de Fribourg, le fromage Le Maréchal ou les garages Emil Frey AG Fribourg, tant en français qu’en allemand, canton bilingue oblige. Il leur arrive de participer à des pitchs en s’associant à une agence plus globale, et ils les ont presque tous remportés jusqu’à maintenant. Pourtant, le véritable tournant s’opère lorsque Ludovic Chenaux décroche un mandat pour une société d’énergie d’envergure nationale. « Les entrepreneurs locaux se sont aperçus de notre apport et ont pris confiance. Être jeune s’est révélé être un inconvénient au début. Il s’est aujourd’hui transformé en atout ! » Il nous raconte l’anecdote d’un partenaire qui les présente à un éventuel futur client. Ce dernier lance sur le ton de la plaisanterie : « Qui sont ces gamins que tu nous as trouvés ? » L’autre lui répond : « En même temps, pour des réseaux sociaux, tu ne voulais pas que je te ramène des personnes de 55 ans ? » Une affaire de jeunes, vous disait-on…

Profiter d’une dynamique pour en favoriser d’autres
Si le portefeuille de l’agence est en majorité fribourgeois, le fondateur se réjouit de recevoir des appels d’acteurs de toute la Suisse romande. Il faut dire que les réseaux sociaux ont un avantage indéniable : la proximité géographique avec le client n’est pas indispensable. « Tout ce que nous produisons se passe en ligne. Bien entendu, nous allons rencontrer nos clients, d’abord pour définir la stratégie et les indicateurs à mettre en place, puis nous envoyons régulièrement des rapports d’activités, détaillant plus particulièrement les KPI désignés. » Une autre question nous brûle alors les lèvres : ces services permettent-ils aux entreprises de devenir autonomes en matière de publication ? « Cela dépend de leur demande, nous répond le fondateur. S’ils le souhaitent, bien évidemment nous mettons cela en œuvre. Mais il faut comprendre que les likes ne sont bon que pour l’égo et ne rapportent rien. Il faut se concentrer sur le concret : nombre de contacts, nombre de visites sur le site web, nombre de visites sur le point de vente, par exemple ».

A l’affût de toutes les tendances, le jeune entrepreneur pose un regard pourtant assez critique sur l’évolution des réseaux sociaux : « Tous finissent par se ressembler. Dès que quelque chose fonctionne sur une plateforme, les autres s’empressent de le copier. Il n’y a qu’à voir les stories sur Instagram ou la limite de signes qui a fini par disparaître sur Twitter. » Un pas en direction d’un unique réseau social géant ? « Cela ferait sens ! Facebook clame vouloir se transformer en un assistant de vie. Leur optique est de devenir énorme ». Quant à Up to you, qui fêtera ses 5 ans en décembre, comment envisage-t-elle son évolution ? « Nous avons vécu de gros changements depuis notre lancement. Maintenant, nous souhaitons continuer à grandir tranquillement et voir notre portefeuille s’accroître avec de nouveaux clients nationaux. » Pour se faire, Up to you ne manque pas de créativité. Par exemple, elle organise un tournoi de ping-pong inter-entreprise par équipe de deux. Pour cette quatrième édition, qui aura lieu le 26 octobre, l’agence a même vu la banque UBS apporter son soutien. « C’est une façon sympa de réseauter, qui brise les barrières qu’on peut avoir dans ce type d’événement. Et on ne va pas se mentir, nous venons pour gagner. Nous nous entraînons toute l’année, nous avons même installé une table au milieu de nos locaux ! » Avis aux vieux singes : comme sur les réseaux sociaux, les jeunes comptent bien vous apprendre à faire la grimace !

[ASIDE]

2 règles d’or des réseaux sociaux selon Ludovic Chenaux

1. Il faut être créatif et exclusif
Il est essentiel de créer son propre contenu et de ne pas reprendre et partager des contenus existants. Cela permet d’apporter une véritable valeur ajoutée à son compte en donnant quelque chose aux gens. « Je prends souvent l’exemple d’un club de sport, explique le fondateur. Si on suit le compte du Real Madrid et que l’on reçoit uniquement les scores des matchs, cela n’a pas grand intérêt. Par contre, si l’on nous montre les entraînements, les joueurs dans le vestiaire ou dans l’avion, une réelle valeur ajoutée se crée ».
2. Il faut rendre son compte utile
Si l’on veut acquérir et fédérer toujours plus de personnes autour de son compte, il faut leur apporter des informations qui leur sont utiles. « Souhaiter une bonne semaine tous les lundis et un bon week-end tous les vendredis à sa communauté n’apporte rien et les gens auront vite fait de vous zapper. Par contre, en apportant conseils, bon plans, promotions ou tutos, les personnes auront toutes les bonnes raisons de vous suivre. » Dans ce cas, on parle de valeur utilitaire d’un compte. « Peu de gens sont capables de nous la donner », constate Ludovic Chenaux.

Ton dernier

– Le dernier visuel qui vous a fait dire « wow » ? La dernière fois que je me suis arrêté devant une affiche, cela devait être pour Breitling. Leur dernière campagne SGA était magnifique.
– La dernière campagne qui vous a marquée ? La campagne pour la nouvelle banque Cler. On aime ou on déteste mais cette campagne, en cassant les codes de communication très institutionnelle des banques, a marqué les esprits.
– Le dernier film que vous avez vu ? Je viens d’avoir une petite fille, donc ça fait quelque mois que je ne me suis pas rendu au cinéma. Cela devait être le dernier Alien.
– Le dernier site web scotchant que vous avez visité ? dieseljoggjeans.com, un site ultra responsive où l’on peut s’amuser avec un contorsionniste en bougeant notre fenêtre de navigation afin de montrer toute la flexibilité de leur jeans.
– La dernière source d’inspiration découverte ? ufunk.net, cool pour commencer la journée.
– Le dernier post qui vous a vraiment fait rire ? Plus qu’un post je dirais le compte « Winamax » sur Twitter. Ils sont très drôles.
– Votre dernier post Facebook ? J’ai partagé un article de votre magazine relatant la couverture de l’un de nos événements.
– Votre dernier post Instagram ? Une photo du Cervin lors de l’un de nos mandats dans la station valaisanne.
– Votre dernier post twitter ? Un petit clin d’œil à mes potes de Fribourg-Gottéron qui ont plutôt bien débuté leur saison
– La dernière personne que vous ayez battue au ping-pong ? Vincent Brülhart (c’est suffisamment rare pour le souligner !)

© Stéphane Schmutz / STEMUTZ.COM
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