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Etude : La carte de débit prend le pas sur le numéraire en Suisse

Le Swiss Payment Research Center (SPRC) de l’Université des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) et l’Executive School of Management, Technology and Law (ES-HSG) de l’Université de Saint-Gall étudient, indépendamment l’un de l’autre, les questions de paiement. Il ressort que la carte de débit (carte Maestro, PostFinance Card, V PAY) constitue le moyen de paiement préféré des Suisses. Considérée comme sympathique, pratique et fiable, elle bat les autres méthodes de paiement. Si l’argent liquide conserve sa première place en termes de nombres de transactions dans le commerce stationnaire, la carte de débit occupe, avec une part de 37 %, le haut du classement en termes de dépenses totales. Ce résultat ressort d’une étude à large échelle menée conjointement par l’Université de Saint-Gall (HSG) et l’Université des sciences appliquées de Zurich (ZHAW).

Cette étude vise à dresser le portrait des habitudes de paiement en Suisse et à prévoir les évolutions futures du marché. Après une longue période de relative stabilité, un changement se dessine peu à peu en matière de paiements. « Difficile, aujourd’hui, d’imaginer un quotidien sans argent liquide. Néanmoins, l’intérêt pour les autres moyens de paiement ne cesse de croître auprès de la population suisse », constate Bettina Gehring, coauteure de l’étude à la ZHAW.

Des décisions au cas par cas
La majorité des personnes sondées utilisent différents moyens de paiement en fonction de la situation. Le recours à l’un ou l’autre de ces moyens dépend de plusieurs facteurs, parmi lesquels préférences personnelles, point de vente et montant de l’achat jouent un rôle décisif.

Les paiements par carte l’emportent dans le commerce de détail à fort chiffre d’affaires. En revanche, les clients des restaurants (à emporter), des boulangeries, des kiosques et des distributeurs paient de préférence en espèces. Les Suisses utilisent leur carte de crédit pour les biens de consommation durables, aux stations-services ou encore en vacances.

Dans le commerce stationnaire, les petits montants de moins de 20 francs se paient toujours principalement en espèces. Seuls les montants supérieurs déclenchent des paiements par carte. Sur Internet, les transactions inférieures à 20 francs s’effectuent en majorité par paiement « in-app », tandis que les montants plus élevés se règlent surtout par virement en ligne.

La sécurité, principal critère de choix
« Sécurité » et « aucun surcoût » représentent les principaux facteurs dans le choix d’un moyen de paiement. « En matière d’argent, la sécurité prime », déclare Sandro Graf, expert en moyens de paiement à la ZHAW et coauteur de l’étude. Ce constat se vérifie aussi au niveau des nouvelles possibilités de paiement. « Ces dernières suscitent un certain scepticisme, car les sondés les considèrent comme trop peu fiables en termes de sécurité. Cette défiance ralentit le processus d’adoption », ajoute Sandro Graf.

De nouveaux modes à haut potentiel
De nouvelles formes numériques de paiement se caractérisent encore par une utilisation timide et une faible part du chiffre d’affaires total. Pourtant, leur potentiel d’implantation semble bon. Selon Tobias Trütsch, économiste à l’Université de Saint-Gall, celui-ci repose surtout sur les habitudes des utilisateurs. « Plus de 70 % de ces personnes se déclarent prêtes à utiliser plus souvent ces formes de paiement dans les trois années à venir, dans la mesure où les conditions de base, comme une sécurité améliorée, sont remplies et où les prestataires correspondants sont en mesure de répondre aux vrais problèmes des utilisateurs. »

Swiss Payment Monitor
Depuis de nombreuses années, Le Swiss Payment Monitor, un projet de coopération des deux universités, constitue la première étude annuelle suisse à associer le point de vue des consommateurs à des considérations d’ordre macroéconomique. L’alliance d’enquêtes en ligne et de journaux et la mise en relation des résultats avec les données publiques de la Banque nationale suisse (BNS) permettent de dresser un portrait fidèle de l’utilisation des moyens de paiement au quotidien. Le présent rapport se fonde sur l’enquête menée en 2017 et constitue la première publication d’une série d’études conduites sur plusieurs années. Le sondage porte sur un panel représentatif de plus de 1000 personnes âgées de 18 à 65 ans et originaires des trois régions linguistiques de Suisse. L’étude est financée par les deux institutions, la Swiss Payment Association (SPA) et les partenaires Concardis et SIX Payment Services.

Victoria Marchand

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