Greenpeace plagie 20 Minutes… la preuve que la fin justifie les moyens ?
En prévision des élections fédérales, Greenpeace Suisse a édité un tout-ménage tiré à 420 000 exemplaires. La particularité ici c’est que cette unique édition s’inspire de la maquette du gratuit “20 minutes”, seul le titre a été changé en “22 octobre”. La logique est celle des journaux thématiques envoyé lors des initiatives, une pratique chère à l’UDC.
Ce mardi 19 septembre, 30 000 exemplaires ont été distribués dans les boîtes aux lettres à Zurich et à Lausanne et le reste va être diffusé par La Poste. Le contenu est exclusivement dédié aux thèmes liés à la crise climatique.
Un acte de piratage selon Tamedia
«20 minutes» condamne fermement cette action : «Nos lecteurs ont été délibérément trompés et manipulés. Nous sommes politiquement neutres et indépendants sur le plan journalistique», déclare le CEO Bernhard Brechbühl de ce titre. Le droit des marques a été violé par l’utilisation du logo modifié ainsi que de la maquette. En outre, le réseau de distribution a été utilisé de manière abusive. 20 minutes va entreprendre une action en justice contre ces activistes.”
La réponse de Greenpeace
Contacté par Cominmag, Mathias Schlegel, porte-parole en charge des thématiques liées au climat chez Greenpeace, ne peut et ne veut se prononcer sur un possible recours. “On verra si une plainte est vraiment déposée.” Par contre, il nous a expliqué que la distribution par La Poste sera qualifiée : “Nous avons ciblé les communes dont les habitants sont sensibles à la problématique écologique et dont le taux d’abstention est généralement élevé. Notre but est de les amener à voter aux Fédérales.”
Mais à l’instar de la femme de César qui non seulement se devait d’être irréprochable mais de le paraître, l’ONG Greenpeace s’est-elle montrée vert-ueuse ? “Le papier est recyclé et nos militants ont distribués les exemplaires en se déplaçant avec des vélos électriques.”
Est-ce suffisant ? L’emploi de méthode de guerilla marketing et de ciblage géographique ne va-t-il pas à l’encontre de la philosophie “anti-publicité” critiquée voici quelques jours notamment au travers d’une étude pour condamner la publicité pour les produits carnés ?
In medio stat virtus
La vertu se tient au milieu et non aux extrêmes nous rappelle une locution latine. Car peut-on condamner les pratiques des agences de publicité et mettre sur pied de telles stratégies de communication/marketing ? La fin justifierait-elle tous des moyens ?
Attendons la réponse juridique de Tamedia !