Réseaux sociaux festivaliers
Montreux Jazz, Paléo, Caribana, Eurockéennes, Main Square, Hellfest, Tomorrowland, … les beaux jours arrivent et les festivals de musique avec ! Quel plus beau terrain de jeu qu’un événement de ce type pour créer des contenus originaux et engager fortement une communauté passionnée et fidèle?
Suisse, France et Belgique, les festivals francophones européens seront au coude à coude pendant toute la saison. Comment font-ils pour communiquer, se démarquer ? Quelle est la place des réseaux sociaux dans ces événements et quelles sont les innovations ?
Le rôle de la communauté
Socialband révèle, via son étude 2016, que 97% des festivals français ont des comptes Facebook, Instagram et Twitter et 90% sont sur YouTube. Et pour cause, les festivaliers sont ultra-connectés. Entretenir et nourrir cette communauté permet de créer un vrai lien d’appartenance privilégié quasiment tout au long de l’année.
Rien de tel que de pouvoir transformer le festivalier en prescripteur afin qu’il puisse avoir un rôle d’ambassadeur en partageant son expertise sur le festival.
Tomorrowland, festival de musique électronique en Belgique, l’a très bien compris. Ce festival n’existe qu’à travers le web et les réseaux sociaux depuis sa création et quelle réussite ! Il suffit de se rendre sur le site internet pour le comprendre. Que l’on soit amateur d’électro ou non, on ne peut que s’émerveiller en découvrant leurs très nombreux contenus de qualité et leurs millions de fans à travers le monde.
Pour tout festival, il est important d’avoir une e-réputation positive et pour cela, rien de telle qu’être à l’écoute de sa communauté, de prendre en compte ses remarques, souhaits ou idées afin de faire évoluer la manifestation et de montrer aux fans que le festival se développe avec et pour eux. Quel que soit la plateforme utilisée par le festivalier, les Community Managers doivent être présents pour répondre aux éventuelles questions.
Le festival doit être là où le festivalier est
Par soucis de simplification, il est important de réunir les échanges sur les supports officiels du festival ainsi qu’autour d’un même hashtag. La mise en place d’une veille avec un outil tel que Mention et d’une modération efficace avec Hootsuite ou Agorapulse fera gagner un temps précieux et limitera les mauvaises surprises et les échanges incontrôlés.
Des contenus de qualité
Il n’est pas toujours simple pour un festival de pouvoir proposer du contenu de qualité. En effet, le management des artistes préfère souvent interdire la diffusion d’images vidéo réalisées par les organisateurs sur les réseaux sociaux. On se retrouve ainsi avec presque uniquement les contenus des festivaliers au rendu souvent proche de la médiocrité.
Pourquoi un tel contrôle ? Certainement parce qu’il est tout simplement plus simple de dire “non” que de devoir valider tous les souhaits des Community Managers ultra motivés. Mais espérons que les mentalités vont vite changer afin de permettre aux festivals de partager une expérience de qualité jusque sur leurs réseaux sociaux.
2017, année des stories éphémères
Afin de contourner discrètement ce problème de censure, il semble intéressant de proposer un maximum de contenus éphémères au travers de stories Instagram et Snapchat. Photos, vidéos, filtres géolocalisés et même live devraient être présents en très grand nombre sur ces deux plateformes. Comme ce type de contenu a une durée de vie très courte, on peut penser que les demandes d’autorisation se feront plus discrètes…
Facebook propose également ce type de service à travers sa plateforme ainsi que sur Messenger et WhatsApp. Toutefois, on constate que les utilisateurs ne suivent pas.
Du matériel de qualité pour petits budgets
Même avec un budget limité, la diffusion en direct et en 360° est à la portée de tous sur Facebook, Youtube et Twitter (via Periscope). Encore faut-il savoir s’en servir, avoir l’emplacement idéal et tenir compte des problématiques liées au son et à la qualité de connexion pour une diffusion de qualité.
Pour une immersion totale, les lunettes Snapchat “Spectacles” peuvent vous permettre de faire vivre le festival comme si vous y étiez d’une façon unique et propre à cette plateforme.
Proposer des expériences et encourager le partage
Hashtags ambulants, sharing box et écrans géants sont autant de solutions simples à mettre en place pour encourager les festivaliers à créer des contenus “souvenirs” et à partager leur festival. Quelle fierté de voir apparaître sa photo sur les côtés de la grande scène en sirotant une boisson fraîche avec ses amis au soleil en attendant la prestation musicale de l’artiste tant attendu !
Quels sont les moyens nécessaires
Bien entendu, tout ne peut être réalisé que par une personne passionnée et quelques bénévoles. Il faudra former une petite armée de Community Managers dirigés par un Social Media Manager depuis un centre de commandement. De jeunes bénévoles ne suffiront pas pour remplir l’ensemble des tâches mais tout cela s’apprend avec un bon encadrement et du matériel de qualité.
Une stratégie annuelle efficace
L’animation des réseaux sociaux durant les jours du festival, c’est bien, mais ça ne suffira pas. Il faut mettre en place une vraie stratégie annuelle et proposer des contenus en toute période. On parle souvent de 3 phases “avant, pendant et après”.
1. Avant, pour donner envie en faisant découvrir la programmation et en partageant l’actualité des artistes dans le but de vendre des billets. Un budget publicitaire approprié sera nécessaire pour toucher les bonnes personnes aux bons moments sur les bonnes plateformes.
2. Pendant, pour faire vivre le festival en direct à l’aide de très nombreux contenus originaux et une grande disponibilité
3. Après, la période creuse, en proposant de revivre les moments forts à travers des images d’archives et des contenus réalisés par la communauté et partagés sur leurs réseaux sociaux.
Aller plus loin
Il est également possible de proposer d’autres présences sur des plateformes telles qu’un blog (Paléo), un groupe Facebook consacré aux bénévoles (Caribana), un réseau social propriétaire (People of Tomorrow), des playlists sur Deezer (Hellfest) ou Spotify (Montreux), des bracelets connectés (Tomorrowland), des applications mobiles (presque tous) ou, encore mieux, des chatbots sur Messenger afin de proposer un service moderne, rapide et facile d’accès.
Sortez les tongs, les chapeaux de paille, les smartphones et leurs batteries externes, et partagez vos souvenirs estivaux même si la boue devait être de la partie !