Vers un ras-le-bol digital ?
La période estivale est souvent le moment idéal pour procéder à des changements de règles sans créer trop de remous sur la Toile.
C’est ce que vient de faire Facebook en décidant de manière unilatérale que dorénavant son algorithme privilégierait les messages entre amis et famille plutôt que les « posts » provenant de sources de médias. Nouveau coup dur pour les éditeurs qui ont contribué, comme bien des marques, à faire le succès de cette plateforme en transformant ce réseau social en pourvoyeur de clics pour leurs propres sites. Ce n’est pas la première modification des règles de fonctionnement de Facebook… ni la dernière. En effet, Mark Zuckerberg a averti qu’il n’a fait « que 1% de nettoyage pour parfaire sa plateforme. » Dommage qu’il oublie qu’il a su se montrer généreux en termes de vues lorsqu’il a lancé Instant Article et plus récemment Facebook Live.
Le temps changent et les Community Managers peuvent s’inquiéter : l’organique va totalement disparaître, et pour obtenir des résultats, il faudra bientôt, simplement payer. La visibilité a un prix. Il fallait que tout change pour que l’on revienne au point de départ : sans revenus publicitaires, point de médias et désormais point de réseaux sociaux !
Mais, c’est bien connu, les mauvaises nouvelles ne tombent jamais seules. Voici que l’institut comScore vient de publier un rapport sur les IVT, autrement dit « Invalid Trafic » ou, pour parler en français, le trafic non-humain (NHT). Qu’il provienne du piratage ou qu’il soit générique, on estime qu’un peu plus de 60% des vues – online ou sur mobile – proviennent de robots et non d’humains. Résultat, une bonne partie des messages publicitaires sont détournés par des bots, des browser Hikacks, des Ad Injectors ou autres pirates de centres de données. L’annonceur paie, mais ce sont ces acteurs malintentionnés qui engrangent les bénéfices de ces impressions publicitaires qui ne sont jamais diffusées devant des humains.
Moins de vues sur les réseaux sociaux, vues volées à l’insu des éditeurs de sites, développement des ad blockers : essayer de générer des revenus sur le web devient un exercice périlleux, onéreux et dévoreur en temps. On en arriverait même à s’entendre dire : « Avec les médias traditionnels c’était quand même plus simple ! » Et comme pour les compagnies d’aviation low cost, nous payons tous le service à la force de nos doigts et de notre argent.