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Etude Global Entrepreneurship Monitor (GEM) 2016

Pour son édition 2016, l’étude GEM, soutenue par le Secrétariat d’état à l’économie (SECO) et réalisée par la Haute école de gestion Fribourg (HEG-FR), a décortiqué l’entrepreneuriat suisse en rajoutant la variable des différences régionales à ses résultats. S’il vaut mieux privilégier la ville à la périphérie pour démarrer son entreprise, la situation globale du pays s’avère bonne. Les jeunes restent cependant frileux face au lancement d’une activité entrepreneuriale et sont peu à peu rejoints par les femmes dans ce trend.

Le contexte entrepreneurial en Suisse reste globalement positif et offre de meilleures conditions pour démarrer son entreprise que celles des pays comparables. Peu de surprise : les résultats sont excellents dans les domaines de la finance, des infrastructures économiques, de la formation tertiaire, du transfert de connaissances et de technologies, ainsi que pour les programmes gouvernementaux. Mais malgré ces bons résultats, il convient de noter que la Suisse n’est pas encore une terre d’entrepreneuriat dans la tête de ses citoyens. Pour preuve, les personnes s’étant lancées dans une activité entrepreneuriale au cours des 3 dernières années restent relativement peu nombreuses en comparaison d’autres pays dont l’économie est basée sur l’innovation (8,2% en Suisse contre 9,1% pour les Etats-Unis, le Canada ou l’Australie). Plus encore, l’étude observe que seul 38,9% des Suisses considèrent l’entrepreneuriat comme un bon choix de carrière, contre 77,9% des Néerlandais, 68,8% de Portugais ou 65,5% de Canadiens. Sans compter que seul 7,9% des répondants helvétiques se disent prêts à créer leur entreprise au cours des trois prochaines années.

Une terre propice minée par un manque de confiance en soi
S’il y a un domaine où notre pays est à la traîne, c’est bien dans le jeune entrepreneuriat et dans son développement. Signe d’un manque de confiance en soi ou d’une difficulté à quitter la zone de confort que revêt le statut d’employé, le passage à l’acte chez les jeunes de 18 à 24 ans reste difficile. Nombreux sont les jeunes à être attiré par une carrière entrepreneuriale (44,2% d’entre eux), mais les chiffres sont drastiquement plus bas lorsque vient la question des compétences, puisque seul 13,6% des jeunes estiment avoir les bases requises pour créer leur entreprise. En comparaison internationale, la Suisse tombe en bas de classement (23e sur 27) des pays dont l’économie est basée sur l’innovation, avec seulement un jeune adulte sur trente en train de créer son entreprise ou à la tête d’une startup, pour un jeune Néerlandais sur cinq, par exemple. Les femmes rejoignent les jeunes au rang des réticents à démarrer leur entreprise. Après une belle évolution jusqu’à la période 2011-2014 où elles étaient près de 50% à se dire prêtes à se lancer, elles ne sont plus que 32,2% en 2016, probablement la faute au « marché du travail plus favorable ces dernières années, qui a eu pour effet de réduire les ambitions entrepreneuriales » selon les auteurs de l’étude.
Enfin, grande nouveauté de cette édition 2016 prise à l’initiative du SECO, des analyses comparatives des sept grandes régions suisses ont été menées. De manière générale et sans grande surprise, c’est dans les zones métropolitaines que les intentions et activités entrepreneuriales des Suisses fleurissent, au détriment des régions périphériques. L’activité entrepreneuriale la plus dynamique a été observée sur l’Arc Lémanique, mais surtout à Zurich et plus généralement dans les cantons situés à l’est de la Suisse, essentiellement dans les domaines des services personnels et professionnels, en particulier dans le domaine des soins et de la santé, du coaching, du commerce, de la gastronomie et des technologies de l’information et de la communication.

Quelques recommandations…
Outre ces constatations, l’étude dresse également une liste de points pouvant être améliorés, bien que le contexte entrepreneurial soit jugé comme globalement positif. Pêle-mêle, y sont recommandées l’augmentation des possibilités de financement à chaque étape du cycle de vie d’une entreprise, la facilitation des procédures administratives et de l’imposition fiscale pour la création de nouvelles entreprises, la considération de l’entrepreneuriat en tant qu’outil pédagogique, l’amélioration potentielle de la collaboration entre le milieu académique et l’industrie ou l’amélioration des services de conseil aux startups.

[ASIDE]

Encadré

Menée dans près de 65 pays en 2016, l’étude GEM permet d’obtenir un instantané de l’année écoulée en termes d’attitudes, d’activités et d’aspirations entrepreneuriales de la population, et révèle ainsi les facteurs de succès déterminant la forme et l’ampleur de l’entrepreneuriat dans nos économies. A des fins de comparaisons, l’étude répartit les pays en trois catégories : les pays émergents, les pays en transition et ceux dont l’économie est basée sur l’innovation, comme la Suisse, les Pays-Bas, mais aussi le Canada, les Etats-Unis ou l’Australie par exemple. Pour collecter les données, la HEG-FR, en partenariat avec l’ETH Zürich et la SUPSI de Manno Tessin, a réalisé pas moins de 3500 entretiens téléphoniques et 36 interviews d’experts. [/ASIDE]

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