Facebook : du web au papier !
Que Facebook se lance dans l’édition papier c’est un peu « l’hôpital qui se moque de la charité ». Ainsi, en annonçant la publication Grow, un trimestriel paper à destination de chefs d’entreprises, ce réseau social semble sortir des sentiers battus… à moins que cette décision, au-delà de la stratégie disruptive, ne soit l’aveu d’une faiblesse. En effet, que doit-on comprendre lorsqu’un pure player web, qui dispose d’une audience de plusieurs milliards des fans, se met à distribuer du papier ?
Voici plusieurs hypothèses :
- que pour toucher des cibles à CPS supérieures, la presse a encore un impact ?
- que cette plateforme sociale après le scandal Cambridge Analytica et la reformulation de son algorithme n’est plus un support publicitaire pertinent ?
- qu’après avoir détruit le modèle d’affaires de le presse, le temps est venu d’investir un média dont l’espace est plus élevé que celui des réseaux sociaux ?
- que le modèle du User Generated Content touche à sa fin et qu’après les milliards de posts insignifiants, le temps est venu de proposer du contenu de qualité ?
Malgré toutes les promesses de Mark Zuckerberg qui ne voulait pas que sa plateforme soit confondue avec un quelconque média, cette annonce peut s’avérer payante :
- comme beaucoup de grandes marques, Facebook a compris que rien ne vaut un cadeau. D’autant qu’offrir un magazine à ses annonceurs ne saurait passer pour une quelconque commission ou ristourne déguisée. Bien vu !
- Contrairement à Jeff Bezos, patron d’Amazon qui a racheté le Washington Post, ici on parle d’une création. Résultat : pas de standards à respecter, aucun modèle à suivre. C’est malin !
- Distribuer ce magazine gratuitement dans des salons VIP de gares et d’aéroports permet de toucher immédiatement une cible intéressante que Facebook ne touche pas forcément avec Instagram et Whatsapp. Stratégique !
Qu’en conclure ? Que tout est possible. Le World Wide Web n’a pas eu pour vocation de tuer la presse. L’avance technologique a permis de drainer les revenus publicitaires des médias traditionnels, maintenant que le fruit est mûr, les GAFAs vont simplement prendre la place de leurs aînés. C’est juste darwinien…